Happy Mardi à tous!

Le second évènement auquel j’ai assisté durant la semaine de la qualité de vie au travail et qu’il me tient particulièrement à coeur de partager avec vous aujourd’hui, ce sont les Journées Internationales du Bien-être Au Travail. Cette première édition organisée par Happiness Work, Stéphane Gueguen, s’est déroulée les 14 et 15 juin dernier à Bordeaux. J’ai trouvé ces deux jours particulièrement puissants. Des intervenants internationaux et français ont partagé leur retour d’expérience sur le bien-être au travail, qu’ils soient conférenciers, auteurs, praticiens, enseignants, DRH, Chief Happiness Officer, consultants ou start-up notamment de la HappyTech. Ils ont présenté un large éventail d’approches, de sujets et de propositions incontestablement complémentaires. Si je devais résumer cet évènement en un mot, je dirais: « Humain ».
Tout d’abord du point de vue de l’ambiance générale. Si bien évidemment ce thème est en lui même un facteur de rassemblement et de plaisir, j’ai vraiment ressenti avec toutes les personnes que j’ai rencontrées durant ces deux jours, une envie, un intérêt d’échanger, de discuter, de partager, d’avancer sur le sujet, tant du côté des participants que des intervenants! Bref, de se connecter à l’humain!

Sur la forme ensuite, une journée « conférence » dans un lieu insolite et accueillant #LaGrandePoste mêlant interventions et tables rondes ponctuées de « Booster », petits intermèdes pour élever notre niveau d’énergie, orienté notre état d’esprit de manière positive et recentrer notre attention. Merci Marjolein Van Eersel – The Blue Flamingo!! En complément, le lendemain une journée « workshop » à l’ #ESSCA nous attendait. J’ai apprécié cette deuxième journée car elle nous a permis d’approfondir les différentes approches des intervenants de la veille, d’échanger plus activement, de partager avec eux et de parfaire ce lien humain!
Puis bien évidemment sur le fond! Tâche ardue aux vues des présentations vraiment qualitatives et riches en contenus, que de vous synthétiser tout cela. Alors c’est parti, voilà les éléments qui ont retenus mon attention:

J’ai trouvé intéressant et puissant de commencer par la conférence de Steves Doupeux, « Oserologue(R) » de profession, qui nous parle de la base: voir le potentiel en soi (surtout) pour oser vivre sa vie. Utiliser notre clé, notre passe-partout pour nous réaliser et ouvrir les portes, au-delà de nos peurs qu’il nous invite à apprivoiser. Il est question d’aller trouver sa raison d’être, ce qui nous anime.

Vision partagée par Marjolein Van Eersel,  ainsi que Maartje Wolff et Fennande v.d. Meulen – Happy Office, 3 joyeuses néerlandaises. Elles m’ont fait voyager dans mon enfance, mes rêves de l’époque: le métier que fièrement et avec une motivation sans faille je souhaitais exercer lorsque je serais grande. Je voulais faire tellement de chose étant enfant, de détective à paléontologue (oui, oui!) la palette était très large. Et en y réfléchissant, le point commun est certainement cette curiosité à assouvir, cette envie de découvrir et d’apporter un nouvel éclairage sur les choses… Et si c’était ma raison d’être de CHO :-)? Cette chose puissante qui donne une direction, qui engage, cette motivation intrinsèque. C’est une question valable pour chacun de nous et aussi pour les entreprises. Il est primordial qu’elles aient une raison d’être plus grande qu’elles, une vision vers laquelle aller, une histoire à raconter pour attirer et engager les talents. Lors du workshop, nous avons par le jeu (sérieusement) travailler à faire émerger la raison d’être d’une entreprise fictive. Conclusion, il faut creuser pour la trouver et au moins se poser 5 fois la question du « pourquoi? » dans le but d’approfondir et affiner toujours plus cet objectif!

L’éclairage scientifique, abordé par Pauline Matha, Psychologue Positive, nous rappelle là aussi l’importance du « Sens » dans ses deux acceptions: signification et direction. J’ai été ravie de comprendre un peu mieux les tenants et les aboutissants de cette nouvelle façon de voir les choses, les ressorts derrière cette notion, les motivations qui font que chacun avance. Son message: se focaliser sur les forces, le « Sens », et avec ce nouveau regard, développer un environnement propice au développement des motivations, de la créativité et des ressources.

L’environnement, justement parlons-en!… Du point de vue d’Alexander Kjerulf, Danois – Woohoo Inc., (Pour rappel le Danemark est nation championne du monde du bonheur au travail), les actions qui créent le plus de bonheur sont gratuites, car il s’agit avant tout de donner un sens (des résultats) et d’apporter de la valeur aux personnes (par les relations). Nous passons 30% de notre vie au travail, autant faire en sorte d’y être heureux! Car pour lui, le bonheur se construit, il est la source du succès et je dois dire que je partage cette vision. Il ose parler de bonheur au travail car c’est plus challengeant que « Bien-être ». Il analyse la différence entre « Bonheur », étant ce que l’on ressent vis à vis de notre travail et « Satisfaction », étant ce que l’on en pense. Et je pense que j’ai vraiment pris conscience de cette différence lorsqu’il l’a mentionnée. Je garderai en tête cette phrase: « Hire for attitude, tran for skills » – Embaucher pour l’attitude et former pour les compétences. L’attitude d’une personne fera toute la différence. Enfin, pour que ce bonheur soit un fondamental dans l’entreprise, il devrait être promut auprès des managers et porté par eux.

A ce titre, je trouve que l’intervention de Monika Hilm, conférencière suedoise et manager hotellière, illustre bien cette pensée. Elle nous a fait part de son expérience de Manager dans le secteur hotelier. Ce premier jour où elle a pris conscience que ses collaborateurs attendait de l’humain, et le second où elle a décidé de faire face à un client mécontent, soutenant ses équipes envers et contre tout. Elle n’avait aucune idée de l’effet boule de neige que cela aurait. Une révolution dans ce secteur où le client est roi. Elle a mis en avant la confiance dès le départ vis à vis et au sein de ses équipes permettant d’avancer ensemble. Aujourd’hui ses équipes font un travail exceptionnel. J’aime cette idée de donner toute sa confiance au départ, plutôt que de la bâtir au fur et à mesure. Quel gain de temps!

Pour Great Place To Work aussi, la confiance alimente la performance. Cette confiance peut exister par une transition de la culture de la transaction à la culture du partage. Pour cela l’engagement des collaborateurs est primordial. En faisant émerger des moteurs, comme les « givers » (3 à 5%), qui entraîneront bon nombre de « matchers » (56%) dans leurs projets, les choses commenceront à bouger. Je trouve intéressant de noter que 20% des actions seraient mises en place par 5% des collaborateurs uniquement. Ainsi l’idée émise par Juliette Bajou et Céline Brault de nommer une personne ressource pour ouvrir le champs des possibles est à mon sens un bon point de départ, avec la mise en place de relais, d’ambassadeurs.

Et quoi de mieux qu’un CHO pour orchestrer tout cela? C’est le retour d’expérience auquel nous avons été conviés par Angelika Mleczko – L’Etincelle CHO sur cette fonction. A la fois facilitateur, fédérateur, médiateur, développeur d’intelligence émotionnelle, révélateur de talents, garant de la culture, il agit tant avec les dirigeants que les collaborateurs au sein des différents départements sur les espaces, le parcours collaborateur, le bien-être au sein de l’entreprise, l’ergonomie, le mindset. Le CHO est au quotidien dans l’expérimentation, pour comprendre ce qui fonctionne, en toute bienveillance.

12%, c’est le gain de performance réalisé sur la base d’une expérience collaborateur réfléchie, selon Gea Peper, néerlandaise – Happy Bureau.  « Une entreprise où il fait bon travailler est une entreprise dans laquelle les collaborateurs aiment venir »: selon elle le triangle d’or de cette expérience collaborateur repose sur 1) le sens, 2) le « Flow » ou la possibilité de maîtriser ce que nous faisons pour atteindre nos objectifs et 3) les bonnes relations avec nos collègues.

D’ailleurs, que direz-vous de pouvoir récompenser vos collègues pour leurs qualités? De leur apporter de la reconnaissance et que celle-ci soit visible? De manière transparente, verticale, transversale, à 360°? L’idée de distribuer des « Kiffs » comme le présente Faustine Duriez, fondatrice de Cocoworker, me plaît beaucoup. C’est un moyen pour chacun d’être reconnu pour ses actions, son attitude, ses qualités. Ce sont des petits cadeaux que l’on offre et qui montrent à quel point chacun a toute sa place dans l’organisation. Le fait qu’ils se monétisent pour devenir des cadeaux est un plus!

Quid de l’application tous ces fondamentaux dans le monde du travail?
Et bien, cela a été illustré par les interventions des représentants de Leroy Merlin – Stéphanie Lunet, RRH Sud-Ouest / SEB – Florent Marchal, Responsable Transformation / OVH – Florent Voisin, CHO accompagné de l’une des Responsable des Ressources Humaines et de deux de ses Office Managers.
Ces 3 groupes français ont intégré la démarche de qualité de vie au travail, en responsabilisant les collaborateurs, en acceptant que ceux-ci prennent sur leur temps de travail pour participer aux projets mis en place. Certains collaborateurs sont même les initiateurs de ces projets ou participent pleinement à la mise en place de la vision à 10 ans de leur entreprise par exemple. Il s’agit là de donner la chance aux collaborateurs de devenir acteur de leur bien-être et de leur expérience, de co-construire, de mieux se connaître et de savoir ce qu’ils veulent. Ces dynamiques doivent bien évidemment être portées par le management qui doit les vivre. Cela sous-entend une parole libérée et un questionnement sur les points sur lesquels il est possible d’agir. Chacun participe au fonctionnement de l’intelligence collective. Les comportements « pro-sociaux » sont encouragés. Ces groupes considèrent le bien-être au travail comme un investissement. Lorsque d’ailleurs de nombreuses actions ne coûtent rien (de plus). Comme par exemple proposer des programmes pour faciliter la mobilité interne et ainsi prendre en compte les aspirations des collaborateurs.  Certaines sociétés mettent en place des services pour faciliter la vie de collaborateurs (payants cette fois): conciergerie, crèche et centre de loisirs, praticiens para-médicaux, service de sport comme notamment Gympass, Fouad Jaabouki Corporate Wellness Director qui nous a présenté tous les avantages et bénéfices de son offre permettant l’accès aux activités sportives au plus grand nombre.

Stéphane Bourbier, entrepreneur dans l’âme avec une capacité de rebondir incroyablement inspirante a quant lui décidé un jour en parlant avec un ami de donner la possibilité aux collaborateurs de noter leur entreprise. Avec Ourcompany, il participe à l’évaluation du niveau de bien-être au travail des sociétés, donnant la parole aux collaborateurs, en toute transparence. Ceux-ci peuvent donc partager leurs expériences, et leurs ressentis au travers de différents critères. C’est utile lorsque l’on est en process de recrutement, voire même plus… J’ai été particulièrement étonnée par l’impact qu’avait su créé Ourcompany. Elle a une portée sociétale grandissante insoupçonnée puisqu’elle est même considérée par certains utilisateurs comme une mine d’informations pour consommer de manière plus responsable… Et oui, quite à faire ses courses, autant que ce soit dans dans une enseigne qui prend en compte le bien-être de ses équipes! Qu’en dites-vous?… Les fonds d’investissements vertueux sont aussi friands de ces informations leur permettant de rentrer de nouvelles sociétés dans leur portefeuille ou à contrario d’en sortir d’autres… Je vous laisse imaginer les conséquences pour certaines d’entre elles. Cette intervention a été pour moi un vrai révélateur du changement profond qui est en train de s’opérer dans la société.

Et une mention toute particulière pour le workshop Lego (R) Serious Play (R), que j’ai vraiment adoré. J’ai appris (à nouveau) que 80% de nos neurones étaient connectés aux mains,… La facilitation par les LEGO (R) est surprenante et intuitive. J’ai fait appel à mon enfant intérieur, pour construire notamment mes valeurs dans l’entreprise et les rassembler avec les autres participants pour co-construire l’entreprise qui possèderait toutes ces valeurs. Cette facilitation fait ressortir beaucoup de choses inconsciente, par les formes, les couleurs, la manière dont les pièces sont assemblées. D’ailleurs Marion Delavie – Singing in your brain et Stephane Guegen – Happiness Work nous ont répété à de nombreuses reprises que nos mains « savaient », qu’il nous suffisait d’être en contact avec les pièces pour construire ce qui nous était demandé. Nous avions tous 52 pièces, des lots identiques, et pourtant chacun a fait émerger des éléments différents. Je me suis vraiment fait surprendre par cette approche!

Et finalement, c’est dans un contexte humain que nous évoluons tous, en interaction perpétuelle avec les autres. Ces JIBAT permettent de prendre conscience de toutes les actions qui peuvent encore être mise en place pour améliorer le quotidien professionnel de chacun. L’humain est au coeur de notre vie, il ne tient qu’à nous de le recentrer au coeur de notre travail. Je remercie l’organisateur, Stéphane Gueguen ainsi que tous les intervenants et les participants pour ces deux journées extra-ordinaires. J’ai hâte de participer à la prochaine édition!

En parallèle de cet article n’hésitez pas à aller signer le manifeste pour la semaine internationale du bonheur au travail:
http://www.internationalweekofhappinessatwork.com

J’espère que cet article vous a plu! 

Karine B